Savourer son célibat (Partie 3 et fin)
- Fodabi
- 3 déc. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 déc. 2018
Ajoutez des images et des vidéos à vos poste

s afin de captiver l'attention de vos lecteurs. Vous rédigez un post texte ? Vous pouvez le personnaliser en utilisant les options "gras", "italique", citations et plus !
Plus d’hommes que de femmes !
Sur un peu plus de 18 millions de personnes célibataires en France métropolitaine, selon l’Insee, 8,5 millions sont des femmes et 9,5 millions des hommes. La majorité a entre 25 et 39 ans. À Paris, une personne sur deux habite seule, contre une sur trois en province. Ces chiffres augmentent d’année en année. En 1980, 29,2 % des hommes et 22,4 % des femmes étaient célibataires. En 2011, ils sont passés respectivement à 36 % et 30 %.
« Je mets mon énergie là où je veux »
Renaud, 31 ans, plasticien et chanteur lyrique
« J’ai d’abord cru que mon célibat était synonyme d’échec. J’en souffrais. Et puis, j’ai compris que je pouvais m’épanouir autrement et que ma situation pouvait être source de paix intérieure. Donc de vitalité. Ce n’est pas un hasard si je parviens à gérer deux carrières ! Je mets mon énergie là où je veux, alors que lorsque j’étais en couple, elle était divisée. Je ne connais pas le bonheur du “bonsoir mon amour”, mais je connais celui de l’artiste. Mon art me nourrit. Être seul, c’est écouter mes désirs et vivre à mon rythme. J’ai le temps d’observer les passants – mon thème du moment – ou l’ombre du pinceau sur ma feuille. J’ai aussi le temps de travailler sur moi. Ma psychanalyse s’accélère : mes larmes coulent plus facilement. Bien sûr, partager mon quotidien me manque parfois. Mais je ne me sens pas seul. Je vis d’autres situations de couple : avec ma comptable, ma pianiste, mon agent, etc. Avec chacun, je dois m’accorder. Mon célibat attire la bienveillance. Si j’avais été marié, ma voisine ne serait jamais venue m’apporter son pâté de caillettes ! Et quand la solitude pèse, je fonce chez des amis respirer l’odeur du lait chaud et les cris d’enfants. Cela m’ancre sur terre. Je ne ferme pas la porte à une vraie rencontre. Mais aujourd’hui, je suis serein. »
Propos recueillis par Marie Le Marois.
« Je peux être complètement moi »
Cécile, 48 ans, assistante commerciale dans l'industrie, quatre enfants
« Dès que je suis devenue femme, j’ai éprouvé le besoin de trouver ma moitié. Il me semblait que le couple était l’accomplissement final. Je fusionnais avec mon mari, je vivais à travers lui. Après mon divorce, j’ai tellement souffert de solitude que j’éprouvais une douleur physique. J’avais l’impression d’être abandonnée, de ne plus servir à rien. Deux ans plus tard, j’ai à nouveau vécu l’amour, la dépendance vis-à-vis de l’autre, puis… la rupture. Aujourd’hui, je m’épanouis dans le célibat. Il me permet de me construire. Le déclic ? L’écriture et un livre, L’Esprit de solitude de Jacqueline Kelen, offert par une amie. Écrire m’a obligée à clarifier mes émotions. Le célibat est devenu synonyme de liberté, de disponibilité et d’ouverture. Quel bonheur de n’être liée à aucune obligation ! Je peux être complètement moi et écouter mes désirs. Je découvre le plaisir de faire les choses seule : aller au cinéma, lire, jardiner, bricoler, et même ne rien faire, parfois. Je ne m’oublie plus, je prends soin de moi. Je n’ai plus besoin de l’autre, des autres, pour exister. Plus besoin de plaire. Je me suffis à moi-même parce que je me suis trouvée. Sans doute le célibat m’a-t-il permis de devenir adulte… »
Comments